Depuis 2005 j’utilise Gnome comme environnement de bureau.
Mais il est temps pour moi de tester les autres solutions.
Pourquoi ?
Introduction
Voilà tellement d’années à utiliser Gnome… Que j’en oublie presque les débuts. Après avoir utilisé des années la branche 2.x, puis les suivantes, aujourd’hui il est temps de regarder d’autres solutions, mes besoins et certaines limitations de Gnome devenant parfois frustrantes au quotidien… car j’utilise Arch/Gnome en perso et au taf, donc vraiment toute la journée.
Après, tout cet article ne reste que mon petit avis personnel…
Les débuts
Si on remonte au début des années 2000, le choix d’une distribution linux et de son interface graphique n’était pas la même qu’aujourd’hui.. et les “deux grands environnements” c’était Gnome 2.x et KDE 3.x.
J’ai commencé mes études sur KDE (environnement des écoles imposé), mais son côté trop “lourd” et un peu trop “chargé” à mon sens m’avait poussé à tester Gnome.
Ce qui m’avait réellement plu sur Gnome 2 c’était son côté simpliste. Il n’était pas trop violent pour les habitudes des utilisateurs de Windows (ce que j’ai été de mes débuts jusqu’à mes études), et avait tout ce qu’il fallait sous la main. Son seul hic que je trouvais à l’époque : il était pour moi un peu trop simpliste esthétiquement, grosses icônes, thème tristoune, un côté un peu trop geek/rétro.
Mais quand on cherche un environnement qui est fonctionnel on s’y fait vite, et dès ce moment j’y suis resté.
Contribution à Gnome
Après quelques années, j’ai pris contribution au projet en me rajoutant à l’équipe de Traduction FR de Gnome.
J’ai pu participer à la traduction de quelques outils, et documentations de 2009 à 2011.
Ce fut une petite contribution intéressante.. et je suis surpris de voir d’ailleurs encore mon nom dans certains logiciels après toutes ces années.
Quand les dents commencent à grincer
Peut-être que certains ne seront pas d’accord, mais je pense qu’un premier mouvement de population des utilisateurs de Gnome (en entrée comme en sortie) a dû se faire à l’arrivée de la branche 3.x, et de l’apparition de Gnome Shell.
L’ergonomie drastiquement modifiée a sacrement mis de côté pas mal de monde, et on a pu voir apparaitre au final des forks de Gnome 2, dont le plus connu est MATE, et qui est pas mal utilisé autour de moi.
Pour ma part j’avais bien apprécié ce changement, et je me suis vite fait à la nouvelle interface, mais certains problèmes ont commencé à apparaitre dans mon usage quotidien de Gnome, qui restent les raisons de mon changement aujourd’hui.
Gnome-tweak-quoi ?
Première chose, quand la branche 3 est arrivée, il y a du y avoir tellement de taf pour les développeurs et contributeurs, que pendant pas mal de sous-versions, un paquet de possibilité de paramétrages, ou de fonctionnalités ont disparus, et pour compenser l’outil “gnome-tweak-tools” était le seul à pouvoir permettre d’activer ou nom certaines options. Il était donc pour moi l’outil incontournable sur une install fresh d’un Gnome 3, rien que par exemple pour avoir une date complète dans la barre de tâches, ou avoir de nouveau les boutons réduire et maximiser sur une fenêtre…
C’est une chose compréhensible vu le taf que cela devait représenter de coder le passage sur Gnome 3, et plus complexe à suivre pour les utilisateurs ; oubliez donc la phrase mythique de l’informatique “ne pas bouleverser les habitudes utilisateurs”.
Après je m’y suis fait rapidement, mais j’avais tendance à attendre comme le messie la sortie des nouvelles versions pour récupérer les fonctionnalités nativement, tout comme le gestionnaire de configuration de Gnome qui a subit bien des évolutions à chaque version.
Les exten..quoi ?
Les extensions sont pour moi à la fois la force et le tendon d’Achile des applications.
Quelque part c’est super et peut apporter plein de petits détails utiles, tout comme ça peut être la misère si ça fait buguer tout l’environnement ou si ça ne suit pas les versions…
Et malheureusement c’est le cas sur Gnome >= 3 !
Autant j’aime beaucoup l’idée d’avoir les extensions qui s’installent facilement via le site de Gnome, autant c’est la mort à chaque version majeure.
- J’ai déjà eu le cas d’extensions qui segfault l’environnement complet, et retour sur GDM, plusieurs fois par jour
- Des extensions qui meurent à chaque nouvelle version, pour plusieurs semaines
- Des extensions abandonnées en cours de route
- des traceback de l’espace dans le journald
Après je me plains alors que je ne “contribue” pas sur cette partie, mais je ne suis pas développeur, je n’ai pas ces capacités donc il ne m’est arrivé qu’à de rares fois de débuguer une extension.
Et le truc relou : parfois il est impossible de se passer des extensions.
Prenons par exemple le cas du systray. Plein d’applications en ont besoin, et si vous voulez suivre leur état en continu. Sur Gnome 3, adieu le systray, obligé de choper une extension pour l’avoir à nouveau.
Il n’y a pas que du négatif, mais pourquoi partir ?
D’années en années je trouve que Gnome 3 a tout de même gagné en fluidité et en praticité. On sent la charte graphique globale qui s’améliore et la finesse de l’affichage qui se développe.
Néanmoins, au quotidien, l’usage des extensions est devenue une plaie pour ma part, et un Gnome “de base” ne me suffit pas/plus.
Je me dis donc, que c’est le moment de regarder comment ont évolué les alernatives pendant toutes ces années.
MATE ? Cinnamon ? Un autre ?
Aujourd’hui c’est un vrai plaisir de voir à quel point les environnements graphiques se sont développés. Il y en a pour tous les goûts, et c’est le gros avantage de Linux.
Pour ne pas tomber dans l’extrême du geek (I3m, sway) malgré leurs avantages, je préfère partir sur un truc plus “central”.
J’ai testé KDE pour le fun et je trouve qu’il a énormement évolué (dans le bon sens), mais reste trop “chargé” à mon goût.
J’ai utilisé MATE sur quelques machines ponctuellement, mais je le connais trop pour passer directement dessus, l’occasion plutôt d’essayer autre chose.
Un collègue utilise Cinnamon, et son interface simple et fontionnelle me parait pas mal. Ok, c’est parti, un coup de pacman et on se lance.
Cinnamon
Fonctionnalité est le mot clé
Le truc qui m’a plu de suite, c’est la simplicité de l’interface. Le retour un peu à la barre de tâches windozienne mais qui fait le taf.
Le gestionnaire de paramètres est relativement complet, et propose moultes options de personnalisation. Pas d’extensions apparentes, hormis la possibilité de choper directement dans l’interface certains applets ou thèmes directement sur le net en trois clics.
En l’espace de quelques minutes, me voilà avec une interface personnalisée aux petits oignons et prêts pour voir sur le quotidien.
Du Gnome pas loin sous le capot
A faire attention sous Arch, installer Cinnamon c’est cool mais sans une majorité de paquets Gnome c’est un peu vide.
J’ai eu la bonne surprise en nettoyant mes paquets Gnome après avoir installé Cinnamon de perdre la majorité de mes applications (ben il est où mon terminal ? :D)
On peut aussi du coup facilement utiliser des applications Gnome pour ne pas trop perdre ses habitudes.
Il faut savoir que Cinnamon a été développé à la base pour Linux Mint, comme fork de Gnome Shell ; il se base donc sur une majorité d’applications natives Gnome.
Et maintenant ?
Ben maintenant c’est simple, prendre le temps de tester au quotidien. C’est la vraie seule méthode pour voir si cet environnement va me convenir.
Comme globalement pour les logiciels libres, si vous aimez le travail fourni par la communauté, pensez à y contribuer. Ceci peut passer par des dons (je l’ai fait fréquemment pour Gnome), ou par de la traduction, ou alors simplement en remontant les bugs et discutant avec les développeurs pour améliorer les produits.
C’est clair, pour rien au monde je ne reviendrais sous Windows :p